Depuis le 1er juillet, chaque nuit, des équipe de techniciens démontent des lignes aériennes qui alimentaient les trolleybus. Au total 6 secteurs devraient être démontés d’ici fin juillet.

L’ADTC déplore que le SMTC ne cherche pas à préserver le patrimoine de de lignes électriques à Grenoble, lignes qui permettraient de réintroduire le trolleybus, un véhicule écologique, économique, confortable et performant.

Pour agrandir une image, cliquez sur la photo, puis sur « Retour page précédente » de votre navigateur pour revenir à l’article.
Le chantier de démolition rue Casimir Périer, le 30 juin 2009 vers 22h.

Le chantier de démolition rue Casimir Périer, le 30 juin 2009 vers 22h.

Grâce à son réseau d’alimentation électrique, le trolleybus offre un niveau de performances quasiment équivalent à un tram : silencieux, confortable, non polluant, et capable de fonctionner à une vitesse moyenne plus élevée qu’un bus Diesel.

Et pourtant, du 1 au 4 juillet, des équipes de techniciens ont démonté les lignes aériennes qui alimentaient les trolleybus dans les secteurs place Jean Achard et quai Xavier Jouvin. 4 autres tronçons devraient subir le même sort pendant ce mois de juillet.

Grenoble, qui fut une des toutes premières à réintroduire le tram que tant de villes françaises avait sacrifié dans les années 50, sera-t-elle la dernière ville française à démonter ses lignes de trolleybus ?

Démontage d'une tronçon de ligne de trolleybus.

Démontage d’une tronçon de ligne de trolleybus.

Le SMTC a expliqué récemment aux Grenoblois que la baisse des recettes et l’augmentation des charges des collectivités locales devait le rendre très rigoureux quant aux dépenses de fonctionnement.

Et pourtant, alors que 5 autres villes françaises bénéficient du Plan de relance gouvernemental pour créer des lignes de trolleybus (83 km nouveaux d’ici 2013), et alors que les performances du trolleybus permettent d’offrir un meilleur service pour un coût de fonctionnement moins élevé que le bus Diesel, à Grenoble, le SMTC dépense de l’argent public pour faire démonter les lignes électriques qui alimentaient jusqu’en 1999 les trolleybus des lignes 31 et 32.

Le saviez-vous? La durée de vie d’une ligne de trolley est environ 40 ans. Un des tronçons dont la démolition est maintenant terminée, sur le quai Xavier Jouvin, n’a servi que 7 ans. Quel gachis !

Quai Xavier Jouvin le 2 juillet à  23h30

Quai Xavier Jouvin le 2 juillet à  23h30

L’ADTC, alertée sur ces projets de démontage, a interpellé à plusieurs reprises les élus du SMTC pour dénoncer trois fausses idées malheureusement encore trop répandues :

  • « Les lignes existantes ne pourront jamais resservir à cause d’une évolution des normes sur les lignes électriques » : c’est faux. L’article 100 de l’arrêté ministériel du 17 mai 2001 permet de continuer à utiliser des lignes électriques existantes, et de les mettre à niveau progressivement au fil des travaux de voirie ou des modifications de trajet des trolleybus.

    La preuve : c’est le cas des lignes de tramway A et B, construites avant l’évolution de la norme en 2001, et dont plusieurs tronçons sont de hauteur inférieure à la norme actuelle.

  • « Les recommandations des services de transports guidés obligent à démonter les lignes pour des raisons d’accessibilité des service de sécurité incendie » : c’est faux. Il est souvent possible de mettre la ligne en conformité pour permettre aux camions de secours de manœuvrer plus facilement la grande échelle, et les pompiers disposent d’une certaine marge d’adaptation. En outre, en cas d’incendie, le poste central de circulation de la TAG peut sans délai couper le courant en tout point de son réseau.

    Le SMTC n’a pas étudié les alternatives possibles avant de donner l’ordre de démonter les lignes. Y compris sur 2 voiries où les lignes électriques ne pouvaient pas déranger…

  • « Le trolleybus tel qu’on l’a connu, c’est dépassé, les véhicules électriques du futur fonctionneront sans fils » : c’est faux. Le trolleybus n’est pas du tout dépassé. Tous les dispositifs fonctionnant sur batterie, tous les prototypes de véhicules à pile à combustible, ont une moins bonne efficacité énergétique, des composants de durée de vie plus courte ou des performances mécaniques moins bonnes, et un coût de fonctionnement plus élevé que les trolleybus « filaires ».

    C’est d’ailleurs bien le trolleybus classique que choisissent les villes françaises et européennes qui remplacent actuellement leurs principales lignes de bus par des trolleybus.

L’ADTC déplore que ses observations n’aient pas été entendues. Elle demande un moratoire sur la démolition des lignes de trolleybus, pour que cesse ce gaspillage. Le SMTC doit évaluer des solutions non destructives sur les quelques tronçons qui pourraient éventuellement occasionner des difficultés pour les pompiers.

Pour plus d’infos, vous pouvez lire ou télécharger notre dossier Trolleybus, un véhicule d’avenir… et d’actualité dans le menu Documentation > Dossiers thématiques.

Photos de notre dossier SOS trolleybus : libres de droits si vous citez la source, pour une utilisation non commerciale. Contactez l’ADTC si vous avez besoin d’une image plus haute résolution ou d’un enregistrement vidéo.

>>Et ça continue ! Voir la page « SOS trolleybus, flagrant délit de gaspillage »

ADTC – Se déplacer autrement

5 place Bir-Hakeim
38000 Grenoble
France

T: 04 76 63 80 55
E: contact@adtc-grenobleEFFACER.org

X