Comme toutes les métropoles françaises, Grenoble se trouve aujourd’hui confrontée à d’importants problèmes de pollution, de congestion automobile ou de nuisances sonores. Se déplacer d’un bout à l’autre de l’agglomération revient cher en argent et en temps. La santé et le bien-être des habitants de la métropole en souffrent, de même que l’économie du territoire.
Si la métropole a avantageusement tourné le dos au « tout voiture » désastreux des années 1960, les solutions adoptées jusque-là, notamment le développement des transports en commun, ne suffisent pas, surtout dans le contexte financier actuel, avec des collectivités très endettées qui rechignent à financer de nouvelles offres de transport public, qui se chiffrent souvent, il est vrai, à plusieurs millions d’euros (près de 300 millions d’euros par exemple pour le tram E).
Aujourd’hui, la solution pour sortir de l’ornière n’est pas de construire de nouvelles rocades autoroutières au coût astronomique qui ne feront qu’aggraver les problèmes.
La solution, c’est de compléter le développement des transports en commun par une politique volontariste en faveur du mode de déplacement urbain le plus rapide et le plus efficace sur les courtes et moyennes distances : le vélo.
En ce sens, il faut marcher sur deux jambes : Les transports en commun et le vélo, dans une logique d’intermodalité et de complémentarité de ces deux modes.
Moyen de transport individuel et non collectif, le vélo présente de nombreux atouts pour les déplacements utilitaires : en plus d’être rapide et efficace, il est aussi pratique pour se garer et offre une grande liberté ; enfin, il ne coute pas cher à l’usager, et lui apporte une activité physique modérée qui améliore sa santé, tout en lui permettant de découvrir la ville sous d’autres angles.
Du point de vue de la collectivité, le vélo présente aussi de très nombreux avantages. En premier lieu, il ne coute pas cher, un aménagement cyclable ne nécessitant que peu d’argent comparativement aux projets routiers/autoroutiers ou de transport en commun. Ainsi, avec des budgets d’investissement pourtant très modestes, le vélo est capable de transformer de façon très positive la ville, pour la rendre moins bruyante, moins polluée, plus humaine, plus apaisée et moins laide. Par ailleurs, le vélo est un atout majeur en termes de santé publique, de même qu’en termes de sécurité routière (en 2013, on ne relève en France qu’un seul piéton tué par un cycliste, contre 464 par un véhicule motorisé). De même, le vélo apparait comme une solution à la congestion des villes puisqu’il ne consomme qu’un espace réduit. Dans la grande région grenobloise, 54 % des déplacements font moins de 3 km, et 38 % de ces déplacements se font en voiture (et même 76 % pour les seuls trajets compris entre 1 et 3 km), alors qu’ils ne prendraient que quelques minutes en vélo dans la plupart des cas. Plus de vélos, c’est moins de bouchons pour les automobilistes qui ne peuvent se passer de la voiture, et une économie locale dynamisée.
Accessible à tous, démocratique et égalitaire, le vélo apparait enfin ainsi comme un outil essentiel pour développer l’activité économique des centres villes et des commerces de quartier. Dans ce domaine, toutes les études montrent que les cyclistes constituent de meilleurs clients que les automobilistes. Contrairement à certaines idées reçues, il est tout à fait possible de faire des courses sans voiture ! C’est même beaucoup plus agréable. Les commerçants de proximité ont tout intérêt à ce que le vélo se développe au détriment de la voiture : un automobiliste qui abandonne sa voiture pour le vélo, c’est un client en moins pour la concurrence des grandes zones commerciales éloignées. Enfin, à l’ère de l’explosion des achats sur internet, les commerces doivent privilégier une ville apaisée, piétonnisée et embellie qui donne envie de déambuler ou de se poser à une terrasse. Peu mis en avant, le vélo est bon pour l’économie, avec un potentiel plus élevé en création d’emplois non-délocalisés que l’industrie automobile.
Avec une topographie plate et des distances modérées entre ses principaux pôles, la métropole grenobloise dispose de tous les atouts pour que le vélo prenne une place prépondérante dans les déplacements à l’image de la soixantaine de métropoles européennes de plus de 100 000 habitants, telles que Copenhague, Amsterdam, Brême, Fribourg, Karlsruhe, Anvers, Bruges, Bâle, Bolzano ou Salzburg, qui disposent d’une part modale vélo supérieure à 20 %. Avec moins de 5 % de part modale dans la métropole grenobloise, le vélo dispose d’une très grande marge de progression !
dossier de presse – livre blanc velo ADTC – 29 avril 2015
livre blanc velo ADTC – avril 2015
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